Meurtre d'un chrétien irakien en France : les gardes à vue levées sans poursuites

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Les cinq personnes placées en garde à vue dans l'enquête sur le meurtre d'un chrétien d'Irak en septembre à Lyon ont été relâchées sans poursuites à ce stade, a indiqué le 19 octobre une source judiciaire.

Ces cinq personnes avaient été arrêtées à Lyon le 16 octobre, dans cette enquête désormais menée par des juges d'instruction antiterroristes parisiens, qui ont repris le dossier initialement supervisé dans le Rhône.

Elles étaient toutes en contact avec l'homme suspecté de ce crime et interpellé en Italie, un ressortissant algérien de 28 ans, selon des sources proches du dossier. 

Le 10 septembre, Ashur Sarnaya, un chrétien d'Irak de 45 ans, très présent sur les réseaux sociaux où il postait régulièrement des vidéos évoquant sa foi, a été attaqué au pied de son immeuble, dans un quartier résidentiel de Lyon.

En situation de handicap, il se trouvait dans son fauteuil roulant, en train de faire un live sur le réseau Tik Tok, quand il a été frappé au cou avec une arme blanche. Son assaillant s'était enfui à pied, tandis que la victime succombait à ses blessures.

Selon une source policière française, des "investigations techniques très poussées" ont rapidement permis aux enquêteurs d'identifier un suspect, dont ils ont retrouvé la trace en Italie.

Arrivé en bus à Milan dès le 12 septembre, l'homme avait fait étape à Rome avant de se diriger vers le sud du pays. Le 2 octobre, il a été arrêté à Andria, chez des compatriotes, dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen. 

Un grand couteau a été saisi lors de son interpellation, selon la police italienne.

La France a demandé son transfert, mais ce ressortissant algérien se trouvait encore en Italie jeudi, selon deux sources proches du dossier.

L'enquête, ouverte initialement pour homicide volontaire, avait été rapidement requalifiée en enquête pour assassinat par le parquet de Lyon, mais les enquêteurs restaient prudents sur le mobile du crime.

Le 9 octobre, l'enquête a été étendue aux infractions d'"assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". 

Le pôle terroriste parisien, qui était en observation depuis un moment, a donc repris le dossier sans préciser les éléments ayant conduit à sa saisine.

Le 28 septembre dernier s'est tenue une manifestation "contre la christianophobie" à Paris. Environ 1 200 personnes étaient présentes pour apporter leur soutien aux chrétiens persécutés en France et dans le monde. "Le meurtre d’Ashur n’a été qu’un déclencheur, révélant au grand jour la réalité des persécutions chrétiennes en France et le danger du silence", nous avait expliqué Antonio l'un des organisateurs du rassemblement.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Jose HERNANDEZ Camera 51 / Shutterstock.com

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